Voici la chronique publiée dans le fanzine mais sans les photos et la mise en page (pourtant j'y avais passé du temps)...
Attention, il s'agit de la première version avec Marz, pas de celle avec ABK.
Et oui, c'est assez long.... C'est une chronique très détaillée...
Dark Lotus
Tales from the lotus pod
Date de sortie : 17 juillet 2001
Chronique rédigée entre juillet et décembre 2001
Enfin il est sorti ! depuis le temps on n’y croyait plus. Annoncé depuis 3 ans (notamment par une double page dans la pochette de The Amazing Jeckel Brothers), après de nombreux changements et après que sa sortie ait été maintes fois repoussée, nous tenons enfin le fameux opus de Dark lotus : Tales From The Lotus Pod. Dark Lotus réunit au final, après de nombreux changements, ICP, Twiztid, Blaze et Marz. Que de temps attendu depuis Echoside, 1ère chanson sortie sous l’appellation Dark Lotus ! Je tiens à prévenir que cet album est vraiment très glauque. Ames impressionnables s’abstenir. Je ne fais que traduire et expliquer le contenu des textes d’un groupe qui ne fait pas l’apologie de la mort ou du suicide mais qui de cette façon très sordide tente d’exprimer une philosophie et son mal être afin de se libérer de ses angoisses. Si l’album ou mon article vous déprime, il y a un remède : faites une cure de bisounours ou écouter la BO des Mystérieuses Cités d’Or. En tous cas, avec moi ça marche (euh… pas les bisounours quand même).
Ils ont enregistré l’album au Studio Funhouse de Mike E. Clark à Sterling Heights, Michigan à partir de la fin Mai. Ils avaient planifié de l’avoir finalisé 3 jours avant le début de la Gathering (la Gathering commençant le 13). Ainsi ils ont eu le temps de presser pas mal de cds que les chanceux de la Gathering ont pu se procurer. Pour les autres il a fallu attendre le 17 Juillet (photo : affiche de promo sur insaneclownposse.com).
D’autres ont aussi eu la chance de se procurer le Psychopathic Sampler 2001 (photo ci-contre) (donné aux concerts de la tournée Bizaar/Bizzar) qui contenait : un duo entre ICP et Marz intitulé Fuck Dem, des extraits alléchants du nouveau Dark Lotus (extraits de Ali-Ba-Ba, Hurt Myself et Call Upon Your Gods), du nouveau Blaze et de l’album de Marz. Soit 15mn40 de bonheur.
Sinon on pouvait aussi avoir un aperçu de Dark Lotus sur insaneclownposse.com où la chanson Black Magic était gratuitement téléchargeable en mp3 à partir du 29 Juin à 17H00 (heure américaine). Et là, grosse claque ! Plus qu’alléchant !
Et durant le concert de Dark Lotus à la Gathering, on a pu découvrir (avec surprise pour ma part) que pour Dark Lotus, il y avait un nouveau maquillage ! Ca surprend mais avec du recul, c’est un super maquillage : une croix blanche sur fond noire. Je n’ai pas de photo valable de Marz en Dark Lotus, par contre, vous pourrez reconnaître Violent J, Shaggy, Monoxide Child, Jamie Madrox et Blaze sur cette page et celle qui suit (je vous laisse deviner qui est où).
Le track listing de l’album ne peut se trouver nulle part sur la pochette. C’est volontaire. Comme je vous aime tous Juggalos, je vous donne le track listing officiel :
1) Intro 9) Headache
2) Ali-Ba-Ba 10) Bad Rep
3) Something 11) Bitch I'm Sexy
4) Hurt Myself 12) Swarm
5) Call Upon Your Gods 13) I Wanna Die
6) We Danced 14) Black Crows
7) Black Magic 15) Juggalo Family!!!!!!!!
Gimmie Dat Blood 16) .Com
Toujours dans la pochette : nulle part ne sont indiqués les noms des membres de Dark Lotus, ce qui fait que seuls les Juggalos hardcore savent que c’est un album d’ICP, Blaze, Twiztid et Marz. La pochette en elle-même est très sobre. Une simple croix rouge sur fond noir (photo plus haut). Et à l’intérieur, on trouve juste de très belles images de pyramides et de déserts (tiens, comme dans la pochette de Great Milenko…) ainsi que des hiéroglyphes (j’ignore leur signification, si quelqu’un sait…). On trouve aussi un petit texte expliquant la marche à suivre pour appeler les esprits. C’est un album 100% underground et hardcore. D’ailleurs, il est sorti sans aucun soutien des radios, magazines et autres (aucun single ni clip ne sont sortis pour la promo… Il est trop sujet à controverses et trop underground pour ça. C’est bien simple, il n y’ pas de promo à part sur les sites internet), l’album se classe directement 1er du Billboard Heatseeker Chart (qui fait le classement des groupes hors mainstream et indépendants). Dark Lotus domine l’underground et dérange beaucoup car son contenu est très controversé (rien qu’à la pochette, ça choque pas mal de monde).
Car Dark Lotus n’est pas un album comme les autres : vous l’écoutez à vos risques et périls ! En effet, il contient des incantations de magie noire et démoniaques qui proviennent d’un livre trouvé par Jumpsteady dans le désert lorsqu’il servait dans l’armée américaine durant la guerre du Golfe en 1991. Mais quel est donc ce livre maléfique ? Il s’agit du terrible Necronomicon, un livre en fait imaginé par l’écrivain Howard Phillips Lovecraft qui fait parti d’un ensemble vaste et fascinant créé par l’auteur.
Mais d’abord, qui est Lovecraft ? déjà, c’et l’un de mes écrivains préférés (et étrangement je lisais mon premier livre de Lovecraft le jour où j’ai acheté Great Milenko et découvert dans sa plénitude la magie d’ICP). Il est né en 1890 à Providence (près de Boston). De santé délicate, il est mort miséreux en 1937. Ce n’est qu’après sa mort que ses amis (et notamment son meilleur ami August Derleth) créent une fondation et publient les textes de Lovecraft (photo : je sais, elle ne le met pas en valeur mais c’est la seule que j’ai pu trouver). Son génie ne sera révélé qu’après sa mort (en France il faudra attendre 1954 et son premier recueil traduit). Solitaire, reclus (il dormait le jour et écrivait la nuit) mais doté d’un grand sens de l’humour, il est aujourd’hui considéré comme un des maîtres du fantastique. L’univers qu’il a créé est passionnant. Il a inventé un panthéon de dieux et de démons ayant vécu bien avant l’homme sur terre. Il a créé le mythe de Cthulhu et bien d’autres.
Le Necronomicon est un élément récurrent dans son œuvre. C’est le livre maudit écrit par l’arabe fou Abdul Alhazred à la fin de sa vie à Damas, poète dément de Sanaa (Yémen) qui vécut vers 700 et mourut dans d’étranges circonstances non élucidées. Son livre maudit a survécu aux âges par de multiples traductions et n’est connu que des initiés qui se le passent sous le manteau. Ce livre met en garde les hommes contre la puissance démoniaque de créatures indescriptibles qui guettent le bon moment pour revenir sur terre et sortir de leurs prisons dans lesquelles les ont enfermés les Grands Anciens. Il m’est impossible de vous résumer tout cet Univers incroyable. Bien sûr, Lovecraft a tout inventé mais souvent , c’est tellement plausible et cela paraît si réel, qu’on y croit réellement à toutes ces histoires de démons, de races millénaires et de cités enfouies aux secrets monstrueux.
Certains disent que Lovecraft était xénophobe (à comprendre dans le sens de l’époque). C’est vrai et ça se ressent dans de rares passages mais il faut replacer l’auteur dans son contexte : Lovecraft est un homme de la campagne profonde américaine au début du XXème siècle qui ne supporte pas l’atmosphère de la ville et qui déteste la société de masse. Ca ne l’excuse pas mais à l’époque tout le monde pensait un peu comme ça et par conséquent la littérature occidentale de cette époque reflète tout à fait cet état d’esprit.
Pour ceux que ça intéresse je vous mets vite fait une petite liste de mes bouquins préférés : L’affaire Charles Dexter Ward, Je Suis D’ailleurs, Dagon, Le Rôdeur Devant Le Seuil, Night Ocean, Légendes Et Mythes De Cthulhu… La plupart sont des recueils de nouvelles.
Lovecraft est une source d’influence très importante pour la Psychopathic Family (et notamment Twiztid car c’et carrément leur trip qu’on retrouve dans les livres de Lovecraft). On retrouve la même ambiance malsaine et chtarbée. Bon, c’est un trip qui peut monter à la tête de certains alors faut savoir garder les pieds sur terre quand même : ça reste de l’imaginaire (même si Lovecraft s’amuse à brouiller les pistes). C’est vraiment un auteur à lire, incontournable pour Juggalos et surtout pour tout fan de Twiztid ou de Ringmaster qui se respecte. Dark Lotus se veut inspiré de cet univers et les chansons cachent des incantations extraites du Necronomicon. A ce propos Violent J a raconté qu’il lui est arrivé des choses très étranges durant l’enregistrement de l‘album (d’ailleurs, ils ont changé beaucoup de lyrics des formules en cours de route pour éviter des problèmes venus d’un autre monde aux Juggalos). Par exemple une nuit il s’est réveillé et il voyait une femme sans visage flotter au-dessus de son lit, il y a aussi eu ce corbeau noir qui volait dans sa chambre. Bien sûr vous n’êtes pas obliger de croire à tout ça mais sachez que le Necronomicon ouvre les portes de l’enfer et annonce l’arrivée de la toute puissante sixième carte joker ! d’ailleurs, normalement lorsque vous écoutez Black Magic en lisant les lyrics, la température de la pièce dans laquelle vous vous trouvez baisse soudain de plusieurs degrés. Dark Lotus est un moment clé dans la révélation finale du Dark Carnival ! GET READY MOTHA FUCKOS !!!
Après cette petite mise en appétit, on va passer aux choses sérieuses. Je vais vous parler des chansons elles-mêmes. Bon bien sûr je ne ferai pas 100 pages sur chaque chanson mais j’essaierais de bien faire ressortir ce dont chacune parle. A savoir : chacun des membres de le confrérie du lotus rappe en général pour un verset.
A savoir aussi : dans le bouddhisme, le Lotus est symbole de pureté. Bouddha serait d’ailleurs né dans une fleur de Lotus. Dans la même optique, on retrouve de nombreuses références à diverses religions, et surtout à la Bible. C’est pourquoi j’ai eu du mal à traduire certaines paroles car elles étaient en anglais très littéraire et ancien. Merci aussi à mes dictionnaires pour leur précieuse aide…
De plus, le son est excellent. Au début j’ai eu du mal à m’y habituer car c’est vraiment encore une fois une évolution dans leur musique. Comment expliquer… Un son abyssal et métallique, pas mal de synthé, un peu de guitares… Pour vraiment me comprendre, faut que vous écoutiez, c’est tout. C’est comme pour Lovecraft, faut lire. Mais bon, comme le but est de traduire une ambiance malsaine et gore, tout est fait pour développer le son et le rendre puissant, profond et oppressant. Ce qui est très intéressant, c’est cette volonté qui caractérise la Psychopathic Family de ne pas se cantonner à la facilité et qui se ressent et s’entend énormément pour ce projet. C’est pourquoi il y a une grande recherche dans les rythmes et les textes. Il y a aussi de nombreux messages cachés : c’est-à-dire des phrases ou des mots prononcés à l’envers qui contribuent à cette ambiance malsaine.
Les images que vous allez voir à partir de cette page sont des photos de Dark Lotus prises début Août 2001 durant leur tournée de dédicace dans 6 villes des States (sans Marz).
Intro
L’intro annonce que dans la vie de chaque être humain, il arrive un moment où l’on doit faire un choix dans l’orientation de son existence. La plupart des gens choisissent de mener une vie de travail et bien rangée en pensant que cela les mènera à la vie éternelle, que c’est cela qui procure le salut de l’âme. Et il y en a d’autres qui choisissent de vivre sans foi ni loi, dans l’impiété et la luxure, attitude qui selon la croyance commune mène tout droit à la damnation éternelle. Aujourd’hui le temps du choix est venu. Un Dark Lotus a émergé de la terre Sacrée et c’est de lui, et de lui seul qu’émanera la Vérité. Ceux qui croient en la prophétie du Dark Carnival savent qu’il s’agit de l’ultime avertissement avant la toute puissante 6ème carte Joker. Le tout annoncé par une voix d’outre-tombe. L’intro nous balance direct dans la pure philosophie du Dark Carnival et donc de l’album.
Ali-Ba-Ba
« Ali-Ba-Ba est le seigneur des dieux / Le seigneur de l’Univers : il est celui que craint le vent / … Seigneur de toutes choses, Roi, Juge et Sauveur » annonce Marz au début. Dans cette chanson, les membres du Lotus parlent de la magie maléfique de l’Orient des mille et une nuit. « Viens avec moi dans la légendaire contrée d’Ali-Ba-Ba » dit Monoxide. Si tu veux t’évader de l’enfer de ce monde, tu peux appeler Ali-Ba-Ba en prononçant une incantation à l’envers. « Parle à l’envers et il apparaîtra » dit Madrox. Et une voix prononce « Hsem Ab-Ab-Ila Em Llac » (Call Me Ali-Ba-Ba Mesh). Ali-Ba-Ba est le « Black Magician », dit Blaze, qui décide si tu es digne ou pas d’être sauvé et emmené dans sa contrée. Tu peux l’appeler mais s’il rejette ta demande, il prend ton âme. « Seuls les démons communiquent avec lui » continue Blaze. Violent J lui nous parle d’une pyramide dans les profondeurs de laquelle se trouvent « les secrets du Carnival » et qu’il tuera le fou qui ne lui montrera pas de respect : « Manque-lui de respect, idiot, Hokus Pokus / Je te fendrai le crâne et j’y planterai mon Lotus ». Marz, lui, a des visions et des flashbacks. Il se voit en guerrier de l’Apocalypse : « J’ai des visions et des flashbacks où je me vois à cheval / Vêtu entièrement de noir / Une tête tranchée sur les genoux / Des lèvres et des trous de balle se balançant à mes oreilles / Un sac rempli de vagins tranchés /… De puissantes forces se libèrent à travers mon âme sombre ». Enfin il y a le refrain : « Ya heh ya Mesh / Shaken the wilderness of Kadesh / Ben laf peupen the urges / Unknown apocalypse of the seven churches » (« Ya Heh Ya Mesh », c’est de l’arabe phonétique je pense : c’est une formule pour appeler Ali-Ba-Ba Mesh. « Ebranle la sauvage Kadesh / Ben laf peupen the urges (pas traduisible) / Apocalypse inconnue des Sept Eglises »).
Something
Dans cette chanson, on explore l’univers de la schizophrénie. En bons purs maniaques et psychopathes, les membres du Lotus expliquent ce qui se passe dans leur tête. Dans le refrain, Violent J dit : « Quelque chose parle dans ma tête / Je ne peux pas m’empêcher de penser qu’elle me déteste / Quelque chose me dit que je suis mort / Ca va me ronger et me violer ». Shaggy sort : « Quand je commence à penser / Mes os se mettent à craquer / Se pourrait-il que ce soit l’infection dans ma tête / Qui essaie de me rattraper ? / … Je pense que ma putain de tête va exploser !!! ». Madrox pour sa part s’est « lavé les mains tellement souvent / Qu’elles se craquellent et saignent / Mais l’eau purifie / … Et me nettoie / Mon âme est si sale / En faisant ça j’ai aussi essayé de la purifier ». Blaze confie que « les voix dans ma tête continuent de me rendre fou » et que « Quelque chose continue à me dire / D’augmenter le nombre de morts ». Le bal des skizos continue. Quant à Marz, les voix lui révèlent « comment construire un vaisseau spatial / A partir de deux paquets de frites sauce barbecue / Et de merde de lapin ». Monoxide veut juste se tuer « et quand la Faucheuse viendra me chercher / Je lui défoncerai le cul / Avec un vibromasseur post modern / Ecailleux comme un alligator ». Violent J quant à lui raconte que les chiens lui parlent : « Ce chien me parle / Ca alors mais les chiens ne font pas ça, n’est-ce pas ? / Ce chien me fait peur / (il imite le chien qui halète) ». Que lui dit le chien ? « Je suis sexy ». Ca c’est du pur humour made in psychopathic. A la fin, ils se mettent tous à aboyer.
Hurt Myself
Dans cette chanson, les disciples du Lotus racontent qu’ils prennent leur pied à se faire mal. La douleur les soulage de leurs angoisses et de leurs problèmes. J dit en ouverture : « la douleur est sexuelle ». Je vous donne quelques exemples : « Je suis assis dans le noir et je me parle à moi-même / Pourquoi est-ce que tout le monde me dit que j’ai besoin d’aide ? / J’aime la douleur » (Monoxide Child). Ou encore : « Mercredi je me suis fait viré de ma ligue de bowling / Juste parce que j’ai mordu ma boule de bowling et que je suis parti / … Je ne considère pas ça comme me faire mal / Ca me procure de la joie » (Shaggy). Et des voix de filles chantent dans le refrain avec des guitares syncopées : « Pourquoi ? Dis-moi pourquoi / Tu t’es fait mal ? / Pourtant tu sais que je t’aime ». et J crie : « Arrête-moi !!! ». Il demande malgré tout de l’aide. Je tiens simplement à préciser que j’ai préféré ne pas vous traduire les lyrics les plus glauques (c’est-à-dire tout le reste…).
Call Upon Your Gods
La chanson commence par quelques mots de J où il s’étonne du fait que les tueurs et meurtriers en touts genres, quand ils sont à la veille de se faire exécuter (charmante Amérique…) deviennent soudainement ultra religieux. « C’est marrant » dit-il, « personne ne veut se tourner vers Dieu jusqu’à ce la dernière heure sonne ». Dans cette chanson, chacun parle de Dieu, de l’idée qu’il s’en fait et de l’hypocrisie des gens qui cachent son véritable visage. J en veut « aux gens qui m’entourent / car c’est à cause d’eux que Dieu ne m’a jamais trouvé ». Shaggy, lucide, sort : « C’est quand les chariots de l’Enfer viennent pour t’emporter / Que tu réalises enfin / Qu’il est trop tard pour prier ». Madrox règle ses comptes avec un mec qui a chié sur ses croyances et qu’il s ‘apprête à tuer : « Toutes ces conneries dont tu parles / Mon Dieu a honte (citation du futur mort) / Tu pleures de douleur / tu appelles son nom / Tu es si hypocrite / … Où est passé ce gars si sûr de lui / Qui disait à mon dieu d’aller se faire foutre ? ». Marz parle de sa sérénité face à la Mort : « Je n’ai pas peur de mourir / Je n’ai pas peur de la Vie / Quand je mourrai / Je partirai le sourire aux lèvres / Allons-y / C’est un bon jour pour mourir ! ». Et le refrain : « Invoque tes dieux / Prie pour qu’il t’apporte leur aide / invoque tes dieux / La Religion t’a abandonné(e) / Il y a une heure finale / Franchis l’ultime frontière / La Vie va s’arrêter / Mais il n’y a pas de fin au Temps ». La musique est très lugubre avec des chœurs gutturaux qui entonnent une longue lamentation.
And We Danced
J raconte une petite histoire : cinq « children of the Lotus » vont dans un cimetière pour fumer de la « marijuana » et se bourrer la gueule quand soudain, ils sont rejoints par des morts. Mais pas n’importe quel morts : cinq ravissantes filles mortes qui se donnent entièrement à eux. Vous l’aurez compris, c’est une chanson plus détendue que celle qui vient après. Ils les invitent à danser puis ils font l’amour. Le refrain fait par J : « Je n’arrive pas à croire que nous dansions / Et je ne sais même pas danser ». Madrox dit : « Elle est peut-être morte mais elle a un beau cul ». J raconte qu’il s’est caché derrière les buissons et qu’il regarde les autres danser et s’enlacer mais l’une des filles le trouve et ils se mettent aussi à danser. Le rythme ressemble à celui d’une chanson vaudou. Marz est absent de cette chanson.
Black Magic
Cette chanson est l’une des plus sombres. Elle contient assurément de nombreuses incantations de magie noire. Elle est aussi carrément hypnotique. C’est la seule chanson où chacun ne fait pas un verset mais une phrase (voire un mot). Sauf J qui fait tout le verset 2. C’est aussi J qui fait le refrain et les messages inversés. Cette chanson porte assurément la patte de Violent J. On parle donc ici de Magie Noire. Dans les versets 1,3 et 4 (faits par Shaggy, Madrox et Monoxide… On notera l’absence ( ?) de Blaze et Marz) se succèdent des incantations aux rythmes lancinants : « Hooragoon, nourris les rats, hooracool, effraie les chats / Meckle heckle, lucifer, heckle meckle, crucifer » (verset 1), « Le sang des enfants, le sang des cochons, creuse Salomon creuse creuse / creuse ta tombe, sois mon esclave, laisse l’Esprit Saint planer » (verset 4). Dans le verset 2, Violent J énumère toute une série de choses mystérieuses et inexpliquées : « Pyramides… / … Anneaux de saturne, le trou noir, l’esprit hors du contrôle du corps / … Exorcismes, Marie en larmes, objets volants inconnus » et à chaque fin de phrase des voix entonnent « c’est de la magie ». Il y a trois messages inversés : un au début, un autre entre les versets 3 et 4 et le dernier après le verset 4. Dans le refrain Violent J entonne d’une voix torturée : « Noire est la magie, quitte mon âme, donne à mes anges le contrôle total / Noire est la magie, laisse-moi exister, Garde ta bouche maléfique loin de moi / Noire est la magie, abandonne tes chaînes, mieux vaut que tu ne prononces pas mon nom / Noire est la magie, je te vois recroqueviller, mords ta langue et le pouvoir Sacré / Pourquoi ? pourquoi ? Quand les gens sont témoins de la magie, ils l’ignorent et disent que ça n’est jamais arrivé / La seule chose qu’ils croiront jamais c’est ce qui est tragique, Dieu l’envoie mais personne ne veut la rattraper ».
Gimmie Dat Blood
Ici, les membre du Lotus se mutent en démons vampires ou en zombies qui réclament sans cesse du sang. Musicalement c’est plus tonique que Black Magic. Dès le début on entend une voix d’outre-tombe qui sort : « Que ne ferais-je pour goûter ton sang / Ton sang ». Cette voix revient dans le refrain et tous disent : « Donne-moi ce sang, Donne-moi ce sang ». Shaggz nous dit : « Assieds-toi et écoute attentivement ton tonton Shaggz / Je prends le sang sous toutes ses formes / Même en croûte (beurgh) ». J dit : « J’ai besoin de sang / Comme un moustique ». Pour Madrox : « La vue du sang m’excite / Ca me rend dingue ». Sur cette chanson, ils sont tous présents. Un peu de fun après la très sombre Black Magic et avant la très morbide Headache.
Headache
Cette chanson est la continuité de Something. On revient dans la tête de ces mecs possédés par des voix 6 jours plus tard (et 6 chansons plus tard…). On s’en doute, ils sont en piteux état. Ils ne dorment plus, sont poursuivis implacablement par les voix des démons et tentent de leur échapper en vain. Monoxide Child raconte : « Peut-être que si je continue à boire / La Voix me quittera et je pourrais échapper à l’emprise de ce démon / Ma vie est un Enfer quotidien / Seule la Voix le sait et peut le dire ». Quant à Madrox : « Je le vois dans le miroir, il me dit « rejoins-moi à l’intérieur » / Il vit dans ma tête donc je ne peux me cacher nulle part ». J : « Je cours dans une église et je déchire mes putain de vêtements / Mais le démon me poursuit jusque dans la maison de Dieu / Et alors Il m’emporte et me m’emmène dans le Lotus Pod (la cosse du Lotus) / … Je ne dors plus / 6 jours de faiblesse ». Blaze panique : « Les démons viennent pour moi, ils veulent s’emparer de mon corps / … Ils tendent mes codes vocales jusqu’à ce que je crie / … Je supplie le Dark Lord (Ali-Ba-Ba ?) de me sortir de ce rêve ». Désespéré, Shaggy interpelle Dieu : « Mon Père, dis-moi quand je serais à nouveau normal ! » et une voix répond : « Jamais ». Marz conclue : « Il s’empare de moi, je ne peux plus dormir, je ne peux plus manger, je ne peux plus respirer… ». Et il y a ce refrain accompagné de voix féminines angoissantes entonné par Twiztid (dont cette chanson porte évidemment la marque car c’est tout à fait leur Univers) : « Ils disent qu’ils m’apporteront la douleur / Ils disent qu’ils m’apporteront l’Amour / Ils disent qu’ils me feront saigner / Et racontent que je suis au dessus de tout / Ils m’assaillent de nouveau / C’est ma drogue », et Monoxide enchaîne : « Je coupe la tête du diable et je te la jette ». A la fin J implore : « Donne-moi la douleur / Donne-moi l’Amour / Fais-moi saigner / Rends-moi plus grand / Emporte-moi / C’est ma drogue » et Monoxide répète : « Je coupe la tête du diable et je te la jette ». cette chanson est totalement dans l’esprit Lovecraft et je l’adore.
Bad Rep
Dans cette chanson, ils parlent de la vision qu’ont les gens d’eux : on les traite de fous, de nazes, on se moque d’eux et on les considère comme dangereux. Bref, chacun raconte comment il est méprisé. Violent J : « Et puis il y a mes frangins / Ils me traitent de débile mental / Ils me frappent / Et écrasent leurs cigarettes sur ma figure (ahhhh !) ». Blaze, grand tendre, avoue : « Même si nous aimons tuer / nous ne sommes pas sans coeur / Y’a rien à faire / J’ai une Bad Reputation ». Madrox nous dit : « Personne ne m’aime / Personne ne s’intéresse à moi / Ils préfèrent s’asseoir et me fixer / Et se foutre de ma coiffure ». Il y a aussi un petit sketch en 2 parties dans lequel J laisse un message sur le répondeur d’une dénommée Kelly en lui demandant de lui donner une seconde chance. A la fin il sort : « Rappelle-moi, salope ». Quel romantique. Le refrain sur une mélodie fun est le plus explicite : « Tout le monde m’aime (non) / Moman et Popa m’aiment (non) / Tous mes voisins m’aiment (nan !) / Quelqu’un doit bien m’aimer (nooon !) / Tout le monde m’aime (non) / Moman et Popa m’aiment (non) / Tous ceux qui ont entendu parler de moi je sais qu’ils m’aiment (nooon !) ». A noter l’absence de Marz.
Bitch I’m Sexy
Bon ben vu le titre vous avez compris… Cette chanson parle de cul. Franchement, même avec du recul, je ne vois pas vraiment ce que cette chanson vient faire dans le concept Dark Lotus. C’est plus l’ambiance Bizzar/Bizaar. Bon bien sûr cette chanson est cool. En fait ils y règlent leurs comptes avec ces pétasses qui se disent Juggalettes et qui veulent coucher avec eux uniquement parce qu’ils sont célèbres sans rien comprendre à ce qu’ils racontent dans leurs chansons. Tous y sont présents.
Swarm
Cette chanson porte immanquablement la touche de Marz : son électro avec une grosse guitare qui sature dans le refrain. Dans cette chanson ils parlent de leur monde de tueurs sans peurs ni remords. Au tout début on entend Marz qui gueule « Dieu est ici » et J qui murmure dans un blanc : « Necronomicon is coming ». Ah ah ! La preuve que mon délire sur Lovecraft était justifié… Marz nous révèle : « Les voix dans ma tête chuchotent / tu dois les tuer ». Madrox rajoute : « Quand on attaque / C’est comme un essaim (a swarm) ». Shaggy se compare à un corbeau : « Accroché à une branche comme un corbeau / Je suivrai tous tes mouvements ». Blaze annonce l’arrivée des démons qui les poussent au meurtre : « Dark Lotus / Dévastation / … Les démons venus d’au-delà de la Terre / Rampent dans la poussière ». Monoxide n’est pas présent. Le refrain est gueulé par Marz : « Ce pain que je mange / This salt I swear (intraduisible… Si vous avez des suggestions…) / Alors que je m’élève par la prière / Il n’y a pas de grâce / il n’y a pas de culpabilité / C’est la règle / Fais ce que tu veux ».
I Wanna Die
Le début de cette chanson m’a beaucoup surpris aux premières écoutes. Il s’agit du rythme du refrain repris au synthé. Mais après ce passage commence la chanson très glauque qui annonce en fait parfaitement la très sombre Black Crows. Chacun pense ici à sa mort et aux réactions qu’elle pourrait entraîner. Marz est absent. Le thème principal au synthé fait d’ailleurs penser au rythme d’une formulation magique. Monoxide se voit mort : « Maintenant que je suis mort et parti / Regarde-moi / Je flotte comme la brise / Avec mes racines solides comme celles des arbres / Je suis voilé dans vos souvenirs / tenant une lampe de Vigile / Faisant une prière / Mon nom est honoré / Enterré avec le maquillage sur mon visage ». Shaggy analyse : « Si je meurs / Je rendrais beaucoup de gens heureux / … Pas de parcelle au cimetière / Je peux être seul dans mon propre monde / Les Wagons viennent des Killing Fields pour me chercher » . A la fin de son couplet une voix d’outre-tombe sort : « Shaggy, il est temps de partir ». Violent J rappe durant un long couplet. En quelques phrases il exprime la plupart de nos pensées et angoisses face à la Mort : « Pourquoi tout le monde doit toujours mourir en premier ? / Avant que leurs homies leur disent qu’ils vont leur manquer / Que leurs familles les embrassent / Les ennemis de chacun arrêtent même de les critiquer / Je veux mourir / Comme ça je pourrais hanter mes potes / Me tenir en face d’eux dans le miroir avec mes yeux ensanglantés / Coller ma longue, noire et froide langue toute entière dans l’oreille / Et faire : « c’est juste pour déconner » / Et disparaître / Je veux mourir / Et avoir les réponses à tout / Qu’est-il arrivé à mon père ? / pourquoi ai-je été un bâtard ? / C’est quoi le tonnerre ? / Est-ce que c’est vraiment Dieu qui joue au bowling ? ». Madrox lui se voit suivant un corbillard (de qui ?) : « Tes questions sont inutiles / Tu comprends / Ne questionne jamais les émotions / D’un homme instable / … Pas une seule fois je ne m’étais imaginé / Perdu dans une telle situation / Il a pris des décisions / Et maintenant son âme s’en va / Je peux le voir devant moi / A travers la vitre du corbillard / Il pleure du sang / Tout s’arrête et c’est encore pire ». Blaze quant à lui explique qu’il est mort, puis il a revécu et là on l’a tué de nouveau et il est dans un corbillard. « Tu étais poussière / Et tu redeviendras poussière / Du moins c’est ce qu’on m’a dit / … J’étais dans une tombe et je ne dis pas ça pour déconner / Refaisant surface avec les esprits que j’invoque / … Maintenant je suis de nouveau dans le fond du corbillard et tout ça / Je tangue dans le noir / Et le Diable a ses démons les plus serviles / Qui portent des flingues ». Enfin, le refrain entêtant : « Je veux mourir / Alors je pourrais voir l’autre côté / Je veux mourir / Alors je pourrais voler (emmène-moi avec toi) / Je veux mourir / Emmène-moi de l’autre côté / Je veux mourir / Alors je pourrais voler (Emmène-moi loin) ».
Black Crows
Dans cette chanson, chacun raconte l’arrivée des corbeaux qui sont là pour leur reprendre leurs âmes. C’est le moment de la Mort. Marz n’est pas non plus présent pour cette chanson ainsi que Blaze. La chanson débute sur d’angoissants pleurs de femme qui entre deux séries de sanglots dit : « Oh mon Dieu ! », « Ne m’abandonne pas ! ». Chacun va à deux reprises sortirent un complet, toujours dans le même ordre : Monoxide puis Shaggy, ensuite Madrox et enfin Violent J. Monoxide confie : « Je peux les entendre chuchoter mon nom / Je peux les sentir me regarder encore et toujours / … Je sens l’esprit qui s’élève / Alors que les corbeaux volent / Alors qu’il est temps de mourir / Seuls les corbeaux savent pourquoi ». Pour Shaggy : « deux yeux en forme de perles jaunes voient à travers moi / … Les corbeaux noirs s’emparent de mes pensées ». Le refrain vient alors chanté par J : « Notre Père du Shangri-La / Que ton nom soit sanctifié / Si le monde se retourne / Sauve-moi de la pluie de feu / Garde-moi pur (x2) / Alors que grandit le Lotus / J’implore ton pardon / Préserve-moi des Corbeaux ». Madrox explique : « Perchés sur les portes du cimetière / Ils m’attendent et enregistrent mes moindres mouvements / Il n’y en avait qu’un / Maintenant ils sont deux / Un couple attendant pour emporter mon âme / Et me ramener à Celui qui contrôle / J’ai beau courir, ils me pourchassent toujours / Me laisseront-ils si je révèle la Croix sacrée sur mon visage ? ». Violent J s’interroge : « Qu’est-ce qui se cache derrière ces yeux ? / Qui le contrôle ? ». de nouveau le refrain, une fois fait par J puis répété sans musique par une voix d’outre-tombe. Monoxide refuse de se résigner : « Je ne peux pas m’empêcher de prier Dieu / « Purifie, Change les corbeaux en colombes » . Shaggy est terrassé : « Des voix d’outre-tombe s’élancent et envahissent mon âme ». Madrox conclue : « Ils rôderont toujours autour de moi ». Ils ne peuvent pas leur échapper.
Juggalo family
Les deux chansons qui viennent ensuite sont surtout là pour détendre l’atmosphère. Dans celle-ci on entend à plusieurs reprises un extrait d’une interview audio de J dans laquelle il dit : « Et ils voulaient savoir si je troquerais 10 Juggalos pour 100 fans Mainstream et je leur ai dit que je ne troquerais pas 10 Juggalos pour 1000 fans Mainstream. 10 Juggalos, c’est inestimable ». Cette chanson fait l’apologie des Juggalos et de la Psychopathic Family. Dans l’ambiance, cette chanson ressemble assez à Nothing’s Left ou Crystal Ball. Tous sont présents pour remercier les Juggalos. Le refrain est souvent répété : « Les meurtres en nombre me rendent heureux ! / les cadavres me rendent heureux ! / Dis-moi ce que tu veux / J’aurai toujours une Juggalo Family ».
.Com (prononcez Dot Com)
Dans cette chanson ICP, Twiztid et Blaze énumèrent toute une série de sites internet pour remercier les Juggalos pour leur soutien et leur engagement. J tient tout de même à dire dans un petit texte d’intro : « … Bien sûr il n’y pas moyen de remercier tous les gens qui font tourner le monde des Juggalos. Ceci est seulement le sommet de l’iceberg ». La musique est la même que pour la chanson Super Stars du Pendulum. C’est une chanson très sympa qui est aussi là pour remotiver tout le monde après toute cette noirceur.
ICP, Twiztid, Blaze et Anybody Killa (le remplaçant de Marz) vont partir dès le 28 Sept pour le Hatchet Rising Tour. Il s’agit du plus gros tour jamais réalisé par ICP et leurs homies. Dans la même soirée on pourra voir (tenez-vous bien) : Blaze et Anybody Killa, Twiztid, ICP et Dark Lotus en final. De plus, pendant un court moment apparaîtra sur une banderole le visage de la sixième carte joker !!! Bien sûr, une fouille draconienne des Juggalos aura lieu à l’entrée pour empêcher quiconque de photographier ou filmer la nouvelle carte Joker. On pourra sans doute voir les dessins que les Juggalos feront de mémoire pour donner une idée. Aucune date prévue en France pour ce tour mais il a été annoncé comme international alors on espère…
Superballs
Je tiens à remercier Cha-U-Chaos pour sa précieuse aide pour la compréhension et les traductions des chansons sur lesquelles je me suis vraiment pris la tête.